Le monde de la joaillerie et des collectionneurs est en émoi. Sotheby’s s’apprête à vendre un mystérieux collier de diamants composé de 500 diamants datés du 18e siècle. Un bijou impressionnant absolument remarquable, témoin d’un savoir-faire inégalé pour l’époque.
Incontestablement, ce collier de diamants aux origines mystérieuses en jette. Il se compose de trois rangées de diamants finis par un « pompon » en diamants à chaque extrémité. Ainsi il ne s’attache pas, mais il se noue gracieusement autour du cou. Les professionnels estiment sa valeur entre 1,6 et 2,5 millions d’euros.
La qualité intrinsèque du joyau autant que ses origines attise les convoitises des collectionneurs. Pensez donc, on murmure qu’on l’aurait assemblé à partir des diamants de l’intriguant collier de la reine. Celui-là même qui est au cœur d’une des plus belles escroqueries de l’histoire de France, mais qu’il ne faut pas confondre avec l’affaire des ferrets de la reine, à l’origine des Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas.
Qui a commandé ce mystérieux collier de diamants ?
Il est certain que le mystérieux collier aux 500 diamants appartenait au roi Ferdinand de Bulgarie et de la famille royale de Bavière. On retrace son histoire jusqu’au début du XXe siècle quand il appartenait au fantasque marquis d’Anglesey. On aurait pu admirer cette fabuleuse pièce lors des couronnements du roi George VI (1937) comme le prouve une photo de Cecil Beaton puis de celui de la reine Elizabeth II (1953).
En 1979, le collier présenté aux États-Unis était attribué au joaillier Collingwood. Celui-ci l’aurait créé à la demande de George III pour la duchesse de Malborough. Mais en 2022, trois volumes du journal intégral d’Henry Channon, fameux chroniqueur mondain à Londres dans les années 1950, mentionnent ce collier Anglesey en le reliant au collier de la reine
Pour l’historien Camille Pascal, qui publie un roman très documenté sur l’affaire du Collier de la reine Marie-Antoinette, il n’est pas certain que ce mystérieux collier de diamants soit identique à celui qui a fait vaciller la monarchie française. Même si les diamants à titre individuel peuvent être issus du fameux collier,
L’affaire du collier de la reine est une géniale escroquerie fomentée par Jeanne de la Motte. Descendante des Valois, elle va charmer le Cardinal de Rohan pour lui faire croire qu’il peut aider la reine à acquérir le fabuleux collier de diamants créé par les joailliers Boehmer et Bassenge. Mais Jeanne de la Motte le subtilise au moment de l’échange et s’empresse de dessertir les diamants sur la table de sa cuisine pour que son mari puisse aller les écouler à Londres dans la foulée. Les gemmes exceptionnelles furent vendues ensuite à des à des aristocrates anglais au cours du XIXe siècle. On a donc réalisé vraisemblablement le collier des Anglesey à partir des 640 diamants du collier de la reine en s’inspirant de son dessin original.
Des diamants provenant des mines indiennes de Golconde
La taille ancienne des pierres, dont le poids frise les 300 carats, et leur pureté atteste avec quasi une quasi-certitude que les diamants proviennent des fameuses mines indiennes de Golconde. Une origine qui permet de dater le bijou autour des dix années précédant la Révolution française. En attendant d’être vendu à Genève le 11 novembre, ce mystérieux collier de diamants réalise un tour du monde. Si ce magnifique collier n’a pas encore livré tous ses secrets, sa beauté et son exécution prouvent qu’il fut commandé par une personne de haut rang,