Le Florentin : un diamant maudit

Le Florentin : ce diamant maudit que tous convoitent

Le Florentin : ce diamant maudit que tous convoitent

Il y a des pierres qui sentent le souffre. Le Florentin en fait partie. Sa beauté a fait rêvé tous les collectionneurs et inspiré les réalisateurs de cinéma. Ce diamant de légende a son destin lié à celui de la Lorraine, début de ses tribulations et de sa prise de valeur. Même si, selon la légende, le tenir entre ses mains porte malheur.

Le Florentin : un diamant maudit

Des débuts prometteurs en Lorraine

De teinte jaune pâle (et non pas jaune soutenue comme on a pu le prétendre, le Florentin a appartenu à Charles le téméraire avant de revenir dans le trésor royal de Louis XIV deux siècles plus tard et de disparaître au début du XXe siècle. Ce diamant de légende a son destin lié à celui de la Lorraine, début de ses pérégrinations et de sa prise de valeur.

Charles le téméraire

Selon les archives, le Florentin,  serait d’origine indienne. Au XV e siècle, Lode Van Berkem, « inventeur » de la taille du diamant avec de la poudre de fer, taille celui-ci pour le duc de Bourgogne. D’un poids de 137, 27 carats, il lui donne une forme de rose avec 126 facettes et 9 côtés. Le Florentin est un des tous premiers diamants à avoir été taillé en Europe. Cela fait aussi partie de sa légende et le rend inestimable auprès des amateurs de pierre précieuse.

A l’époque le duc de Bourgogne, également membre de la famille des Valois, est connu pour son températement fantasque, impulsif et courageux. Des traits de personnalité qui lui valent son surnom « Téméraire ». N’ayant pas peur de ferrailler pour obtenir gain de cause, il se lance à la conquête du duché de Lorraine pour asseoir son autorité.

Perdu lors du siège de Nancy

Mort de charles le téméraire à Nancy
Charles le Téméraire retrouvé par un soldat suisse

En Novembre 1475, il entre dans Nancy et s’arpproprie la ville. Le duc de Lorraine ne l’entend pas de cette oreille. Après deux ans de siège, René II, duc de Lorraine et ses alliés livre combat pour bouter Charles le Téméraire qui meurt dans des conditions épouvantables. On est en plein hiver et on retrouve sa dépouille au bord d’un étang. Ramenée à Nancy, elle est exposée dans l’actuelle Grande Rue de Nancy.

« Né dans la neige, mort dans la neige » diront les biographes. Un malheur n’arrivant jamais seul, Charles le Téméraire perd dans le combat le diamant Le Florentin qu’il portait sur lui. Franchement, on peut se demander pourquoi ? D’autant que les tableaux le représentant ne le montre jamais paré de la pierre.

De folles enchères

Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, le diamant est retrouvé sur le lieu de bataille par un soldat suisse. Croyant avoir trouvé un bout de verre, il le cède pour un florin à un prêtre. Une somme bien modeste quand on voit comment ce joyau n’a cessé de prendre de la valeur depuis ce jour au fil des acheteurs.

Un Berlinois achète le diamant pour 3 florins. puis le cède à un banquier pour 5000 florins qui le vend à son tour à Ludovico Moro Sforza pour 20 000 florins. Avant d’être capturé par Louis XII, Sforza vend le Florentin à un banquier de Nuremberg qui le cède au duc de Toscane en 1665. A cette époque, Jean Baptiste Tavernier, diamantaire français au XVII e siècle, grand collectionneur recommande le diamant à Louis XIV.

Sissi impératrice et le Florentin

A partir de là, les têtes couronnées vont s’enticher de la pierre et son prix va flamber.. Le Florentin va orner la tiare du pape Jules II qui l’achète pour 20000 ducats. Celui-ci a accédé à la papauté en 1503 après avoir éliminé, entre autres, César Borgia. Ensuite, Marie-Thérèse d’Autriche le reçoit en cadeau de mariage avec le duc François III de Lorraine. Une fois autrichien, le Florentin est remonté sur la couronne de Sissi avant d’être transformé en pendentif. Le joyau de la famille des Habsbourg atteint 750 000 dollars.

Le héros du film Le dernier diamant

L’incroyable destin du Florentin nourrit les imaginations. En 2014, le cinéaste français Éric Barbier. réalise le film « Le dernier diamant » qui a pour objet le vol du Florentin lors d’une vente aux enchères. Yvan Attal endosse le rôle du cambrioleur. Il va devoir se confronter à Berénice Bejo, expert de la vente aux enchères qui cache son jeu.

Ce qui est incompréhensible, c’est qu’aucun des illustres propriétaires ne s’est fait représenter avec ce diamant. Quand on fouille l’iconographie, rien n’indique qu’il figure sur un tableau ou une gravure. Comme si tous avait craint de se faire représenter avec ce fantastique diamant. Le Florentin, depuis son apparition en Lorraine, reste à jamais un diamant mystérieux.

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